Konfessionelle Netzwerke der Deutschen in Russland 1922–1941

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Dokument Nr. 21

2. Die Neuordnung der kirchlich-jurisdiktionellen Verhältnisse bei den Katholiken in Sowjetrussland/der Sowjetunion 1917–1926

Segreteria di Stato, Sezione per i Rapporti con gli Stati, Archivio Storico (S.RR.SS.),
Congregazione degli Affari Ecclesiastici Straordinari (AA.EE.SS.),
Russia (1921-1934),
P.O. 644,
Fasc. 26,
Fol. 18r-25r

Datum: 6. Oktober 1922
Inhalt: Einordnung der Situation der vier katholischen Diözesen der Ukraine in die allgemeine schwierige Lage der Kirchen im Jahr 1922. Katholische Geistliche aus Polen missionieren unter großen Gefahren. Die sich neu organisierende Autokephale Ukrainische Orthodoxe Kirche verhalte sich feindlich gegenüber der römisch- und der griechisch-katholischen Kirche.

6 octobre 1922
 
ETAT ACTUEL DE LA VIE RELIGIEUSE EN UCRAINE.
 
La situation actuelle de la vie religieuse en Ucraine, répond plus ou moins à celle de la Russie. Le Gouvernement soviétiste [soviétique] exige la conclusion de contrats concernant l’utilisation des églises, il défend toute instruction religieuse donnée à des personnes âgées de moins de 18 ans, il confisque les objets de valeur appartenant aux sanctuaires, il interdit les processions, il frappe les églises d’impôts exorbitants. Le II septembre a eu lieu à Kieff l’enregistrement d’ecclésiastiques de toutes les confessions, afin de les soumettre à de lourdes taxes, en leur qualité de „parasites“. Les questions religieuses à Kieff sont soumises à un Juif, MICHEJLIK ABRAMOWICZ, procureur et directeur de la Sections de Justice.
Malgré tout, une certaine animation se manifeste dans la vie religieuse de l’Ucraine. Le peuple accablé de souffrances remplit les sanctuaires. La terreur est dirigée actuellement de [depuis] septembre, 135 personnes furent fusillées à Kieff, pour appartenance à un „Conseil“ ucrainien clandestin et 88 personnes subirent le même sort à Charkoff. On prétend que la plupart des condamnés étaient victimes d’une provocation des autorités.
Le mouvement national du pays se concentre actuellement dans l’Eglise autocéphale ucrainienne, branche de l‘église schismatique.
Déjà en 1905, après la proclamation de la constitution, le protohiéré LIPKOWSKY a soulevé dans un synode de curés, le problème de la réforme de l’église, mais bientôt, la réaction s’étant affermie, il fut relégué comme curé dans le village de Solomienki, district de Kieff. C’est là qu’il entreprit la publication de plusieurs périodiques, le „Selski Swiastchennyk“ („Ecclésiastique de campagne“), le „Proboujdienie“ („l’Eveil“) et le „Ohon“ („le Feu“), en devenant le centre du mouvement reformiste [réformiste].
En 1917 eut lieu un congrès de prêtres ucrainiens qui accentua le caractère éminemment national de ce mouvement et décida la création d’une église autocéphale ucrainienne. La confrérie des „Resurectionistes [Résurrectionnistes]“ créé par LIPKOWSKY se transforma bientôt en un „Conseil ecclésiastique“ qui convoqua un synode pour le 7 janvier 1918. L’établissement du Hermanat [Hetmanat], hostile à ce mouvement, interrompit l’activité de LIPKOWSKY. Cependant au printemps de 1919 le „Conseil“ réformé se réunit à nouveau et fonda la première paroisse autocéphale à l’église de St. Nicolas à Kieff.
Sous peu les partisans de ce mouvement s’emparaient de l’église cathédrale de Ste Sophie où la liturgie eut lieu en ucrainien. L’entrée de DENIKINE à Kieff priva de nouveau les partisans de l’autocéphalie de tous les résultats obtenus. Ce n’est qu’en 1920 que l’église ucrainienne se remit à agir. LIPKOWSKY fut nommé évêque, bien qu’aucun évêque schismatique n’ait voulu le sacrer, vu qu’il était marié. L’évêque PARCHENE de Poltava y consentit conditionnellement mais il y renonça sous l’influence de ses confrères. Aussi le synode convoqué à Kieff le 22 mars 1921 par „Le Conseil Ecclésiastique orthodoxe panucarinien“ n’obtint-il pas l’approbation des évêques. Ce synode composé de 412 membres, dont 51 prêtres et 41 diacres décida: 1) La reconnaissance du Gouvernement soviétiste [soviétique] à condition de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. 2) Des remerciements au Patriarche de la Géorgie, LEMONIDAS, pour son attitude favorable à la nouvelle église ucrainienne. 3) L’introduction obligatoire de la langue ucrainienne, au lieu du vieux-slave, dans la liturgie. 4) Le changement des canons en accord avec les exigences de la vie moderne et la suppression de toutes les prescriptions contraires à la nationalité ucrainienne. 5) La reconnaissance du „Conseil“ comme organe temporaire suprême de l’église. 6) La nomination de Parchvène LEWITZKY comme métropolite, de l’évêque Antoine GRANOWSKY comme son remplaçant, et de 10 candidats aux évêchés. 7) Différentes réformes concernant les rites et l’instruction religieuse en ucrainien. 8) Différentes mesures administratives. 9) La prise en possession de monastères. 10) La formation de Conseils ecclésiastiques régionaux en Ucraine.
L’évêque PARCHVENE ayant refusé la dignité du métropolite, le synode de Kieff nomma à sa place le protohiéré LIPKOWSKY. Le 23 octobre 1921 eut lieu à la cathédrale de Ste Sophie l’acte de la chirotonie accompli par les popes, en l’absence d’un évêque.
L’irrégularité de cet acte, contraire au droit canon, fut expliquée par l’exemple de la communauté d’Alexandrie, où soi-disant, depuis le VI s. les évêques étaient sacrés par de simples prêtres.
L’organisation de l’église autocéphale, en accord avec les canons adoptés par le synode de Kieff le 14 septembre 1921, est la suivante.
Le pouvoir suprême appartient au synode, composé d’ecclésiastique [ecclésiastiques] et de laïques, qui nomment le métropolite ainsi que le „Conseil ecllésiastique [ecclésiastique] orthodoxe panucrainien“. Il existe des Conseils de provinces, de districts et de paroisses. La dignité du président du synode et du Conseil a été confiée à un certain MOROZ, agronome de profession. Son remplaçant est le nommé GREGOIRE, fils de Dimitre, WOWKUSZEWSKI. Le nombre des „évêques“ à l’heure actuelle est de 20. Les plus notables outre LIPKOWSKY, sont: Nestor SZURAIWSKY, archevêque de Kieff, l’archevêque JAROSTCHENKO, l’archevêque Ivan Feodorowitch de WINNITZA, les évêques ORLIK et MICHNOWSKY. Le nombre des popes autocéphales est actuellement d’environ 1.000. Ils sont dispersés à travers l’Ucraine entière et se concentrent surtout dans le district de Kieff, où ils détiennent 90 % des paroisses. Ils possèdent 7 églises dans la ville de Kieff, entre autres la cathédrale de Ste Sophie. Elles ne constituent cependant qu’une faible minorité parmi le clergé schismatique de l’Ucraine, qui compte, rien que dans le gouvernement de Kieff, plus de 4.000 paroisses.
La question des dogmes n’a pas encore été discutée. Les changements n’ont porté que sur les questions de rite (langue ucrainienne). On autorise les popes à raser leurs barbes, à s’habiller comme des laïques, et on permet aux „évêques“ d’être mariés. La Bible ucrainienne en usage est éditée par l’Association Biblique américaine protestante. En général des influences se font sentir dans toute l’idéologie de l’église autocéphale, qui en somme, au point de vue dogmatique, est plongée dans le chaos. Il s’élève des voix en faveur d’un retour à la vie religieuse du temps des communes vieux-chrétiennes.
Les chefs de l’église autocéphale considèrent les questions des dogmes comme absolument stériles, privées d’importance réelle. Le remplaçant du „métropolite“ WOWKUSZEWSKI, nommé ci-dessus, ne se fait pas faute de déclarer que les problèmes dogmatiques ne l’intéressent guère et que son seul souci est de veiller au développement d’une église ucrainienne nationale. Il est impossible de considérer cette nouvelle église autrement que comme un symptôme du mouvement nationaliste ucrainien qui se sert des questions religieuses comme d’un instrument pour arriver à des buts nettement politiques. Ce point de vue est corroboré par l’attitude du gouvernement soviétiste qui, jusqu’à ces derniers temps, favorisait l’église ucrainienne, qu’il considérait comme moyen pratique pour détruire l’église schismatique. Depuis peu, les autorités soviétistes envisagent la nouvelle église avec une hostilité croissante. Tout dernièrement fut banni l’un des promoteurs les plus assidus de ce mouvement, le nommé TCHECHEWSKY. Les autorités sovietistes interceptent la correspondance de l’église autocéphale avec l’étranger, elles empêchent l’adhésion de nouvelles paroisses etc. Il est à prévoir que ces persécutions ne feront que s’accroitre.
La situation matérielle de l’église ucrainienne est extrêmement précaire. Elle manque aussi de forces intellectuelles, ce qui entrave sa propagande. Ses prêtres passent des cours scolaires de [que] quelques mois à peine et il est seulement question de créer un séminaire. Le „Conseil“ a adressé une lettre au Patriarche Oecuménique; il est probable que cette lettre ne lui est [soit] jamais parvenue. L’église autocéphale a une répugance [répugnance] de principe à se soumettre à une autorité religieuse étrangère quelconque. Son attitude vis-à-vis du Catholicisme est absolument identique. L’église autocéphale ukrainienne est nettement hostile non seulement au Catholicisme latin mais surtout au rite uniate, et cela d’autant plus que ses adversaires l’accusent de favoriser l’Union avec Rome. Par conséquent le Clérgé autocéphale évite tous rapports avec le Clergé catholique. D’autre part les prêtres catholiques des deux rites s’abstiennent de frayer avec les ecclésiastiques autocéphales qu’ils accusent de démagogie et de profanation de la religion pour des fins politiques. Ce point de vue semble fondé: „l’evêque“ TERECHTCHENSKY prononce des sermons à la cathédrale de Ste Sophie à Kieff en accentuant le caractère libertaire de l’église autocéphale, en opposition à l’ancienne église qui était „instrument des riches et des bourgeois“. Il est à noter que même les questions sociales mises en avant dans ces sermons ne sont considérées par les nationalistes ucrainiens que comme moyen de pousser le problème national.
Ces derniers temps, le „Conseil“ a délégué en Amérique le diacre Paul KORSOUNOWSKY de Berlin dans des buts de propagande religieuse parmi les Bathénes des pays d’Outre-Mer et pour recueillir des fonds. KORSOUNOWSKY est porteur d’un appel du Conseil qui invite les uniates de l’Amérique à se libérer du joug du Pape et des Jésuites et à se rallier à l’église autocéphale. C’est l’Eglise Uniate qui surtout est l’objet des attaques et de la haine de ces nationalistes. Ils la redoutent comme un obstacle à la réalisation de leurs visées politiques et sociales d’autant plus qu’une union éventuelle avec une organisation ecclésiastique infiniment supérieure au point de vue de [la] culture, les réduirait à un rang inférieur et rendrait vaines des aspirations et des ambitions nombreuses.
L’ancienne hostilité de l’église schismatique envers Rome est trop répandue dans les masses du clergé et des intellectuels pour que l’Ucraine, ce pays de schisme pour (Kieff) tellement voisin de Byzance, puisse se rallier sans autre à son enemi millénaire. Il est à prévoir qu’en cas de persécutions ouvertes cette église se tournera vers le Patriarche Occuménique [Œcuménique]. D’autre part il est exclu qu’elle consente à s’unir avec „l’Eglise Vivante“ de Moscou, instrument de l’esprit panrusse.
L’ancienne église schismatique continue toujours à jouer un rôle prépondérant dans la vie religieuse de l’Ucraine et conserve son indépendance de „l’Eglise Vivante“. Le Métropolite MICHEL de Kieff se trouve à sa tête. Ces deux églises mènent une lutte acharnée et depuis quelque temps, peut-être grâce à des moyens pécuniaires, c’est l’ancienne église qui jouit d’un certain appui des autorités soviétiques de l’église autocéphale.
L’église Catholique uniate est représentée à Kieff par deux ecclésiastiques; les abbés CHTCHEPANIOUK et TOLSTOI, dont le dernier, semble-t-il, se rend continuellement coupable de transgressions des règles ecclésiastiques. L’abbé CHTCHEPANIOUK dispose d’une chapelle rue Pawlowska où se réunissent à peine une vingtaine de fidèles. Il se rend aussi en province pour exercer son ministère dans les paroisses latines abandonnées. Ces prêtres sont soumis à l’évêque de Luck, Mgr. DUBOWSKI.
L’église catholique en Ucraine est partagée en 4 diocèses
  
1) LUCK-ZITOMIR [Luck-Žitomir]. L’évêque DUBOWSKI à Luck, l’abbé SKALSKI administrateur épiscopal à Kieff. Celui-ci est malade. Il est peu en contact avec ses paroisses qui comptent une cinquantaine de prêtres. Sous peu il sera jugé pour avoir refusé de remettre aux autorités bolchevistes [bolchéviques] les livres de l’Eglise. Il parait que, vu l’absence d’une instruction nette de la part des autorités supérieures les curés consentent en général à signer avec les autorités soviétiques les contrats concernant les Eglises.
2) KAMIENIEC. L’évêque Mgr. MANKOWSKI réside à BOUTSCHATCH (Pologne). L’abbé SWIDERSKI administrateur épiscopal à Kamieniec [Kamenec].
3) SARATOFF [Saratov] (Tyraspol [Tiraspol]). L’Evêque Mgr. KESSLER réside à Berlin. L’abbé KRZYWICKI administrateur temporaire.
4) MOHILEFF [Mogilev]. Aucune donnée n’est parvenue des régions de l’Ucraine qui font partie de ce diocèse.
  
Un certain nombre de jeunes prêtres catholiques passent de Pologne en Ucraine. Ces émissaires héroïques s’exposent aux plus grands dangers.
Des sectes protestantes agissent sur le territoire de l’Ucraine. À noter les Chloundistes, les baptistes, les chrétiens-évangélistes, les ioudaisants etc. Récemment un pasteur américain a séjourné en Ucraine pour étudier la situation au point de vue religieux.

Empfohlene Zitierweise:
Dokument Nr. 21, in: Konfessionelle Netzwerke der Deutschen in Russland 1922-1941. Quellen-Datenbank. Hrsg. von Katrin Boeckh und Emília Hrabovec. URL: http://www.konnetz.ios-regensburg.de/dokumenteview.php?ID=21, abgerufen am: 28.03.2024.
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